Projet EPR2 Bugey, la fin de la concertation approche
- poursuivreensemble4
- 4 mai
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Conformément à notre engagement de vous tenir informés sur les grands projets qui impactent ou vont impacter notre commune, voici les éléments relatifs au projet de construction d'une paire de réacteurs de type EPR2 à proximité du site du CNPE de Bugey.
La phase de concertation arrive à son terme, il ne reste que trois réunions dans le cadre de la Commission du Débat Public.

06/05 - 18h30 Visio-conférence - Quels coûts ? Qui finance ?
Suite à l'audition de Bernard Fontana, pressenti pour être le nouveau dirigeant d’EDF, le 30 avril prochain à l'Assemblée Nationale et afin de bénéficier des informations les plus actualisées possibles, la réunion publique qui devait se tenir en visioconférence le 29 avril est reportée au 6 mai 2025.
Les coûts et délais de la construction ainsi que son financement seront clairement abordés.
Même si le chiffrage du projet est annoncé pour décembre 2025, EDF, RTE, la Cour des comptes, la CRE (Commission de régulation de l'énergie), ainsi que des associations et experts, partageront de nouvelles estimations et projections.
13/05 - 18h30 Centre de Rencontres Saint-Vulbas - Quels enseignements du débat ?
Le débat touche à sa fin, cet échange sera l'occasion de présenter le bilan et les premières conclusions du débat et de compléter/enrichir ce qui aura été évoqué.
15/07 - 18h30 Visioconférence - Restitution du débat
L'équipe du débat vous invite à participer à la réunion de restitution du compte rendu du débat !
Après 4 mois de débat autour du projet de nouveaux réacteurs nucléaires dans le Bugey, place aux résultats et questionnements à EDF et RTE. Au programme de la soirée :
Présentation du compte rendu par l'équipe du débat et des différents arguments exprimés par les participants ;
Présentation du bilan officiel du débat par la présidence de la Commission nationale du débat public (CNDP).

Points soulevés durant la concertation
Les points résumés ci-dessous sont repris in extenso du site de la CNDP et ne font l'objet de notre part d'aucune modification, interprétation ou commentaire. Notre objectif est de vous informer en toute transparence et impartialité.
Si le projet se fait, les questionnements portent sur :
Le développement du territoire :
La peur d’une crise du logement a été exprimée par les publics présents et des interrogations sur de possibles dérogations de la loi ZAN.
Des besoins de main-d’œuvre importants, ponctuels et une hausse du marché local entraîneraient la possibilité d’exclure la population locale.
Certains chefs d’entreprises ont exprimé leur souhait de participer au projet et la reconnaissance d’une filière locale de qualité.
D’autres ont demandé un accompagnement des entreprises locales pour qu’elles trouvent leur place sur le chantier (place dans les marchés, certification…).
Certains participants ont remis en cause l’opportunité d’emplois annoncée et ont affirmé que les énergies renouvelables sont encore plus créatrices d’emplois
La situation de la sous-traitance et sa difficile reconnaissance a également été abordée.
La question de l’adaptation des logements construits pour accueillir les travailleurs et travailleuses sur le chantier, et leur pérennité à l’issue de celui-ci a également été abordée.
Les besoins complémentaires en services publics (écoles, médecins, …) ont été soulignés.
Des attentes de répartitions équitables des retombées fiscales et de partenariat entre les collectivités (Ain et Isère).
Les impacts du chantier :
Au-delà des 220 hectares artificialisés, se posent des questions sur les impacts sur la biodiversité, la gestion des déblais/remblais, les sédiments rejetés dans le Rhône.
Les besoins de digues, considérés comme non précisés dans le DMO.
La question des pollutions liées aux poussières du chantier, mais aussi à une augmentation du trafic routier.
Le rappel des fondamentaux de la procédure « ERC », « Éviter, Réduire, Compenser » et le sentiment que parfois cela se limite à « compenser » sans prendre en compte les étapes précédentes.
Des inquiétudes pour la filière touristique ont été exprimées, tant pour l’attractivité des sites que pour l’usage potentiellement détourné des hébergements touristiques.
Les besoins en équipement et en mobilité :
Des craintes ont été exprimées sur les saturations des axes routiers et les problématiques de traversée du Rhône. Plusieurs alternatives ont été proposées : Par les rails : quid de la prolongation des lignes de tram ou de train ? Par le fleuve : développer les déplacements fluviaux ? Quelle électrification des déplacements ? Pourquoi ne pas multiplier les traversées du Rhône pour les modes doux (de type passerelles) ?
Quels accès pour le transport de matériaux ?
Des besoins d’informations quant aux financements des infrastructures à venir, leur impact pour les collectivités et l’accompagnement/aide d’EDF.
La gestion de la ressource en eau :
La gouvernance et la gestion transfrontalière du Rhône, avec les accords internationaux en cours, le rôle du lac Léman, à la capacité limitée, « réservoir tampon » de la fonte des neiges et glaciers, mais aussi lac régulateur du débit du fleuve en saison d’été.
Les questions d’étiage et de gestion des débits, avec les problématiques saisonnières, la transition climatique.
Des projections et études à long terme difficiles à faire en fonction d’un grand nombre d’inconnus (fonte des glaciers, réchauffement de température).
La nécessité de ne pas prendre en compte des moyennes, mais plutôt des événements de sécheresse extrême.
La question des prélèvements et rejets en eau de la centrale que ce soit en quantité, nature et température, mais aussi les possibles destructions et mutations de la faune et de la flore.
Les problématiques d’eau potable avec le champ captant de Crépieux Charmy et plus particulièrement la question de l’approvisionnement de la Métropole de Lyon.
De manière générale :
Ce qu’EDF pouvait mettre en place pour ne pas reproduire les erreurs de Flamanville.
Le fonctionnement de la zone du Plan Particulier d’Intervention (PPI).
L’influence du changement de président d’EDF sur le programme de construction des réacteurs nucléaires EPR2.
Si le projet ne se fait pas :
L’abandon du projet limiterait les impacts jugés négatifs sur le Rhône et l’artificialisation des sols, au bénéfice d’une agriculture locale.
Les nuisances liées au chantier seraient évitées, de même que des impacts plus larges liés aux besoins en uranium et aux déchets nucléaires produits.
Le territoire se développait déjà bien et fournissait de nombreux emplois sans ce projet d'EPR.

La CNDP, suite à sa séance plénière du 19 mars 2025 et aux délibérations des membres de la Commission réunis en séance plénière le mercredi 19 mars 2025, a publié un avis relatif au projet de construction de nouveaux réacteurs nucléaires dans le Bugey.
La CNDP rappelle que :
Le débat public doit notamment garantir au public le respect de son droit d’accéder à une information complète, objective et qualitative et répondant aux questions spécifiques au projet qu’il a posées, liées notamment à son implantation territoriale. Ainsi informé, le public doit ensuite bénéficier, sur l’ensemble de la durée du débat, du temps nécessaire à l’exercice de son droit à la participation, temps au cours duquel l’ensemble des options doivent demeurer soumises à examen, avant que toute annonce de décision n’intervienne.
L’État et EDF doivent apporter des réponses transparentes et sincères au public concernant le coût et l’état d’avancement de chacune des paires d’EPR2 ainsi que du schéma de financement et de régulation du programme de construction de six réacteurs de type EPR2 dans le cadre du débat public en cours sur le projet d’EPR2 dans le Bugey.
L’État et EDF doivent également et scrupuleusement apporter les réponses aux questions et prises de position du public exprimées dans le cadre de ce débat, notamment en ce qui concerne la prise en compte du territoire d’implantation et de ses spécificités et risques qui en résultent, aux usages de l’eau du Rhône, aux impacts environnementaux, particulièrement sur l’eau et la biodiversité.
Caractéristiques du projet au stade de la saisine de la CNDP.
Construction de deux EPR2 d’une puissance respective de 1 670 MW comprenant :
le bâtiment réacteur,
la salle des machines,
la station de pompage, qui permet le prélèvement de l’eau dans le Rhône pour alimenter le circuit de refroidissement
des tours aéroréfrigérantes pour assurer le refroidissement (deux tours de 200 mètres de hauteur ou quatre tours de 161 mètres de hauteur).
Création de 4 lignes électriques de 400 000 volts entre le nouveau site nucléaire et le poste électrique de Saint-Vulbas :
deux lignes électriques aériennes pour évacuer la production d’énergie des réacteurs (1 720 MW chacune) ;
deux lignes électriques souterraines pour garantir l’alimentation des auxiliaires EPR2 (100 MW).
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