Le projet de barrage CNR a maintenant un nom : Rhonergia
Dans la perspective de la concertation préalable de Rhônergia, projet d’aménagement hydroélectrique entre l’Ain et l’Isère à l’étude, CNR a souhaité donner spécifiquement la parole aux élus.
Dans la continuité des précédents échanges, des ateliers organisés au mois de septembre 2023 ont été l’occasion d’exprimer la vision des élus du territoire et leur perception du projet.
Afin de poursuivre ce dialogue territorial, la CNR a invité les élus à participer, en présence de Madame Laurence Borie Bancel, Présidente de CNR, à une réunion de restitution collective le 18 octobre 2023, à l’espace Ninon Vallin de Montalieu-Vercieu.
Ce compte rendu n’a pour seule vocation que de tenir informé les Jalioromains, sans aucune prise de position, afin que chacun puisse se faire sa propre opinion au fur et à mesure de l’avancement du projet, et qu’ainsi chacun puisse se prononcer en toute connaissance du dossier au moment de la phase de concertation puis de l’enquête publique.
Voici les principaux points évoqués :
L’étude du barrage a été faite à la demande de l’Etat
Une première enquête publique a été réalisée au moment du renouvellement de la concession du Rhône à la CNR.
30 élus du territoire (Ain et Isère) ont participé aux ateliers organisés par la CNR afin de recueillir les attentes, les craintes, les opportunités imaginées par ces élus. Cette réunion avait pour vocation de restituer le résultat de ces ateliers
Rappel du volet technique du projet :
Barrage “fil de l’eau” avec une chute de 6 mètres
2 ou 3 groupes de turbines, 5 ou 6 vannes
40 MW de puissance (37 MW évoqués sur le site internet)
Digue et reprofilage de la courbe du Rhône sur 4 km. La digue, en enrochement naturel, devrait être d’une hauteur de 2 mètres au-dessus du niveau de l’eau à l’approche du barrage.
Dragage nécessaire du lit du Rhône
Obligation de neutralité de l’ouvrage vis-à-vis des crus. Cela signifie que l’ouvrage ne doit avoir aucun impact et que les zones d’expansion en amont et en aval seront maintenues.
L’option de rendre l’ouvrage navigable (écluse) n’est pas prévu dans le projet, cependant des réserves foncières seront faites afin de permettre éventuellement cette modification ultérieurement.
Durant la phase de réalisation ce sont environ 300 employés au maximum qui seront sur le chantier,et 10 environs en phase d’exploitation (+ ponctuellement des prestataires nécessaires aux travaux de maintenance)
Rappel du volet réglementaire :
Phase actuelle : Étude de faisabilité. Il s’agit d’élaborer un scénario et de le valider par des études afin de savoir si le projet est techniquement faisable.
A l’issue de la phase de faisabilité, l’Etat décidera ou non d’engager le projet. Décision attendue pour juin 2024.
S’ouvrira alors la phase de d’élaboration du projet (2025 - 2029) Il s’agit ici de réaliser toutes les études et calculs nécessaires à la réalisation de l’ouvrage (emplacement définitif, hauteur précise de l’ouvrage, longueur des digues…)
Une nouvelle enquête publique est prévue à cette phase du projet.
Enfin la dernière phase correspond à la réalisation de l’ouvrage (2029-2033)
Volet financier :
Investissement estimé à 230 millions d’Euros en 2018, ré-estimé à 300 millions d’Euros actuellement du fait de l'inflation. Il est précisé que cette somme, importante, est à mettre en regard avec la durée de vie de l’ouvrage, certains barrages ont aujourd’hui presque 100 ans. Cette somme est également à mettre en regard du taux de disponibilité de l’ouvrage de l’ordre de 60% par an à comparer à d’autres source renouvelables (25% pour l’éolien)
En phase d’exploitation, des retombées financières ont été évoquées pour la/les collectivités concernées.
Restitution de Mme Berrodier, élue de Loyettes qui liste les points suivants
Sur l’intégration environnementale :
Globalement, besoin de précisions, manque d’informations
Besoin d’information sur les risques d’inondation en aval de l’ouvrage.
Besoin d’avoir une modélisation 3D de l’ouvrage afin de mieux visualiser son impact sur le paysage.
Besoin d’information sur les nuisances en phase de travaux sur l’éco-système du site.
Besoin d'information sur l’avenir de l’ouvrage dans le cadre de la baisse probable des débits du Rhône
Sur le développement du territoire :
Opportunité économique envisagée en termes de logements et d’emploi.
Opportunité de réalisation d’un pont.
Retombés fiscales
Restitution de M Bonnard, Maire de Creys-Mepieu qui liste les points suivants :
Sur l’intégration environnementale :
Des interrogations sur l'impact paysager
Une opportunité pour l’entretien des berges
Un manque de bénéfice écologique de l’opération.
Des doutes sur un investissement coûteux en regard de la baisse probable du débit du fleuve à l’avenir.
Des craintes vis-à-vis des vestiges archéologiques du secteur.
Sur le développement du territoire :
Des doutes concernant l’acceptabilité des nouveaux flux (plus d’habitants mais loi ZAN qui empêche le développement urbain)
Des problèmes avec l’augmentation du trafic routier pour l’accès à l’agglomération pontoise et lyonnaise.
Une opportunité pour des emplois.
Un besoin de compensation environnementale à prendre en compte.
Une incompréhension entre ce projet et la réglementation GEMAPI.
Interventions des Présidents des SCOT du BUCOPA (Ain) et des Boucles du Rhône en Dauphiné (Isère) :
M. Nanchi, Président du SCOT du BUCOPA (Ain)
En réponse à une intervention de M. Grausi concernant ses craintes relatives au barrage et au pont M. Nanchi, Président du SCOT du BUCOPA lui rappelle que le précédent SCOT intégrait déjà le projet de barrage ainsi que le projet d’une traversée du Rhône (pont), que cela n’était pas nouveau.
M. Blanc, Président du SCOT des Boucles du Rhône en Dauphiné (Isère)
Il souhaite que les projets d’EPR, de barrage et de pont soient des projets gagnant/gagnant et que les collectivités concernés y trouvent leur compte.
Le site internet Rhonergia :
Le site de la concertation préalable :
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